DJI_0143_2880x1800

Trafic d'évitement à Wassen UR : quand il y a des embouteillages sur l'autoroute, les vacanciers traversent les villages de montagne et dérangent leurs habitants.

Les bouchons au Gothard ne sont pas un vrai problème, mais le signe d’exigences en matière de confort trop élevées. Alors que les voyageurs se plaignent des temps d’attente, les habitants des régions alpines souffrent des conséquences véritables du trafic de transit.

db. Chaque été, c’est la même chose : les médias informent sans cesse des bouchons au Gothard et présentent les vacanciers comme des victimes. Pourtant, la vraie tragédie ne se passe pas dans les files interminables de voitures, mais dans les villages bordant les axes de transit. Dans les cantons du Valais, d’Uri, du Tessin et des Grisons, la population subit quotidiennement les conséquences du trafic excessif.

Monsieur Rösti fait fi de la Constitution
L’article sur la protection des Alpes oblige la Confédération à protéger les Alpes des conséquences néfastes du trafic. Malheureusement, le conseiller fédéral Albert Rösti et l’OFROU restent très passifs. En revanche, en adoptant deux motions, le Conseil national a fait naître un brin d’espoir en mai dernier : d’une part, les cantons pourront fermer temporairement les routes cantonales le long de l’A2 et de l’A13 au trafic d’évitement en cas de surcharges, et d’autre part, les prestataires de services de navigation seront tenus d’indiquer ces interdictions temporaires de circuler. Le Conseil des États traitera ces deux motions lors de sa session d’automne.

Routes alpines gratuites aux frais des Alpes
Pour remédier à l’augmentation constante du trafic, le véri table coeur du problème, des solutions existent. La Confédération doit avant tout se pencher sur les questions financières. Le réseau routier suisse est l’un des plus modernes et des plus chers d’Europe. Son utilisation est gratuite à l’exception de la vignette annuelle qui coûte 40 francs. Alors que les installations coûteuses ou les axes de transit importants sont payants dans les pays alpins avoisinants, le réseau routier dans les Alpes suisses est presque gratuit, ce qui attire le trafic de transit. Un péage à tarif variable pourrait constituer la solution. Il permettrait de réduire les pointes de trafic tout en renforçant le principe du pollueur-payeur. Néanmoins, le Conseil national a rejeté en mai son introduction d’extrême justesse. Une décision aléatoire puisque 17 conseillers étaient absents et que certains se sont abstenus.

 

« Ce ne sont pas les vacanciers qui pâtissent de cette situation, mais les habitants des vallées alpines. Nous devons les protéger ! »

2025_Django Betschart
Django Betschart

Directeur de Pro Alps

Nous intervenons quand la politique échoue
Face à la passivité du Conseil fédéral et du Parlement, Pro Alps examine donc actuellement la possibilité de soumettre un péage alpin à tarif variable à une votation populaire. Des sondages révèlent que la majeure partie de la population approuverait cette idée. Il est néanmoins important de trouver des solutions socialement acceptables, comme des cartes multitrajets ou des dérogations pour la population locale, en particulier au Tessin.

Notre engagement politique doit se traduire par des signes concrets. Le 9 août, nous nous rassemblerons au col du Gothard pour lancer ensemble un signal fort en faveur de la protection des Alpes contre le trafic excessif. Rejoigneznous et venez participer à cet événement !

 

Feu dans les Alpes sur le col du Gothard

 

Quand : samedi 9 août 2025
Programme : randonnée, souper Feu dans les Alpes et nuitée
Informations et inscriptions : jusqu’au 31 juillet 2025 sous

Inscrivezvous maintenant

Politique des transports au point mort

Malgré les mandats clairs du Parlement, la Confédération se montre largement passive quant à la gestion du trafic sur les axes alpins. Pro Alps ne se contente pas d’exiger des mesures, mais les promeut activement afin de soulager les régions concernées.

Sur l’initiative de Simon Stadler, conseiller national uranais, le Conseil fédéral a été chargé en 2023 d’exposer de quelle manière la gestion du trafic de transit alpin pourrait être améliorée. D’autres motions parlementaires exigeaient également des actions concrètes.

La Confédération a alors examiné plus de 80 mesures et a décidé que seules deux approches existantes méritaient d’être développées : la fermeture des sorties autoroutières dans le canton d’Uri en cas de fort trafic, à l’exception de celle d’Altdorf, et l’utilisation de systèmes de dosage automatiques aux Grisons.

Pro Alps s’engage pour les Alpes
De son côté, le Conseil national a approuvé récemment deux autres mesures pour prévenir le trafic d’évitement : la fermeture temporaire des routes cantonales et l’obligation pour les fournisseurs de services de navigation d’indiquer ces interdictions de circuler. Cependant, le problème de la croissance du trafic routier reste entier. Pro Alps poursuit son travail de persuasion auprès des conseillers des deux Chambres afin de les sensibiliser aux intérêts de l’espace alpin et de promouvoir des solutions viables pour la protection des Alpes.

Bundeshaus,_Bern
Retour en haut de page